Lambert, lui, a parfaitement réussi le pari, parce qu’il a su placer le curseur au bon endroit, aller vers le personnage tout en mettant de son émotion. Le réalisateur a été attentif à ce qu’il ne soit pas trop dans l’imitation et soit plus sincère. C’était important pour qu’on puisse s’identifier à cet homme, le redécouvrir autrement.

L’angle choisi est très intéressant. Gabriel Le Bomin n’a pas voulu faire un biopic, il a choisi un moment particulier, mai et juin 1940, pour expliquer comment s’est créée la Résistance et comment un homme résistant va construire et rendre possible ce mouvement. Et l’on s’aperçoit que c’est un faisceau de décisions humaines arbitraires qui auraient pu ne pas arriver, mais qui le devaient parce que les convictions étaient si fortes qu’elles ont été capables de surmonter les épreuves. C’est l’idée de ne pas se résigner, qu’on a vraiment envie d’entendre aujourd’hui. Nous sommes dans un monde qui brûle. Je pense à la phrase de Jacques Chirac : « La forêt brûle et nous regardons ailleurs. » Aujourd’hui, la forêt brûle et on la regarde brûler, en se sentant impuissants. Et j’ai le sentiment que c’est davantage par nos volontés que par une décision politique que les choses parviendront à changer. C’est en quoi la figure de de Gaulle est un exemple.




J’étais très concentrée sur la petite Clémence, mon challenge était d’arriver à lui offrir la possibilité de s’exprimer. La trisomie exacerbe les sensations, elle avait très peur des explosions, de la flamme des briquets. Ce sont des enfants qui ont une sensibilité immédiate, ils ne peuvent pas mentir, ils ne peuvent pas jouer. Il fallait être là pour elle, la rassurer, accepter qu’elle ne veuille pas, prendre le temps… Chaque scène était une redécouverte totale.

Sophie incarne ma soeur, et je trouve qu’on a vraiment une sororité très juste. On a beaucoup discuté entre les prises, je la trouve vraiment merveilleuse, et je lui ai dit que je voulais absolument rejouer sa sœur !
Quant à Evelyne, elle a été notre référence « bonnes manières » sur la façon de se tenir à table, et elle était très à cheval sur les conventions, c’était rigolo !